Risques fournisseurs : une forte augmentation des faillites d’entreprises est-elle à prévoir ?
En hausse de 34,6% en comparaison du premier trimestre 2021, les défaillances d'entreprises se multiplient.
Les entreprises françaises ont été particulièrement résiliantes pendant la pandémie du Covid-19. Le soutien des pouvoirs publics et le gel des procédures judiciaires ont permis de faire diminuer le nombre annuel de redressements et de liquidations envers les entreprises défaillantes. Au total, ce sont plus de 31 000 défaillances qui ont été constatées en 2020 contre 50 000 en 2019 d’après le Ministère de l’Economie et des Finances. Cependant l’arrêt des aides publiques, la reprise des procédures ainsi que la guerre en Ukraine risquent-ils de provoquer une forte augmentation des faillites d’entreprises ? Le point dans cet article.
Les faillites d’entreprises en 2022
L’instabilité géopolitique actuelle a de graves conséquences sur la capacité des entreprises à s’approvisionner en biens et en services. Les pénuries constatées notamment dans le secteur du BTP augmentent sensiblement le coût d’achat des matières premières. Selon l’INSEE, le prix moyen de ces matières importées hors énergie était de 100 euros, il est aujourd’hui à 163 euros, soit une augmentation de 63%.
Avec l’augmentation des coûts d’approvisionnement et l'arrêt du gel des procédures, la mise en place d’un plan de résilience impulsé par les pouvoirs publics ne devrait pas suffire pour limiter l’augmentation des faillites d’entreprises selon Thierry Millon, Directeur des études Altares Dun & Bradstreet : “Au 1er trimestre 2022, l’étau de la crise sanitaire se desserre et les aides s’arrêtent. Un retour à une forme de normalité qui implique aussi une reprise des défaillances. La hausse s’amorce donc et elle est déjà très nette dans certains secteurs.”
D’après l’URSSAF, se sont exactement 8 819 entreprises qui ont connu un redressement ou une procédure judiciaire durant le premier trimestre 2022. En hausse de 34,6% en comparaison du premier trimestre 2021, les jeunes entreprises et les PME sont les plus fragilisées.
Les différents risques fournisseurs
La probabilité pour le donneur d’ordre de voir son activité économique se dégrader à cause des difficultés d’approvisionnement auprès de ses fournisseurs n’a jamais été aussi forte. Cependant, il n’est pas le seul risque à prendre en compte. Parmi ces risques, nous retrouvons :
- La non-conformité de l’entreprise sous-traitante ;
- La faillite de l’entreprise sous-traitante ;
- La mise à mal de la réputation de l’entreprise principale.
La non-conformité de l’entreprise sous-traitante
Si le sous-traitant n'est pas en règle de ses obligations sociales et fiscales, le donneur d'ordre peut être tenu solidairement responsable et encourir des sanctions financières particulièrement lourdes : 45 000 euros d'amende pour une personne physique) et 225 000 euros d'amende pour une personne morale (article L8224-1 Code du travail).
Pour maîtriser ce risque, les donneurs d’ordre entendant passer un marché de plus de 5 000 euros hors taxes sur l’année de fournitures, de travaux ou de prestations de services doivent appliquer l’obligation de vigilance.
Cette loi oblige le donneur d’ordre à collecter puis a vérifier l’authenticité d’un certain nombre de documents administratifs de son sous-traitant :
- L'attestation de vigilance ;
- L'attestation de régularité fiscale ;
- L'extrait d’immatriculation de l'entreprise ;
- La liste nominative des salariés étrangers hors EEE ou attestation sur l'honneur du non-emploi de salariés étrangers hors EEE.
Au regard du contexte économique actuel, on peut imaginer que les entreprises auront de plus en plus de mal à régler leurs cotisations sociales et fiscales. Les entreprises sous-traitantes risquent d’être en non-conformité et d’engager la solidarité financière qui les lie à leurs donneurs d’ordre, voire de les conduire à l’ouverture d’une procédure collective.
La faillite de l’entreprise sous-traitante
Au 31 mars 2022 plus de 2500 procédures ont été enclenchées par l’URSSAF envers les entreprises défaillantes. Si une procédure collective s’ouvre lors de l’exécution des missions du sous-traitant, le donneur d’ordre risque de ne jamais voir les travaux se finaliser et de rencontrer ainsi de graves difficultés économiques.
C’est pourquoi il est primordial de suivre la santé économique de son sous-traitant. Infogreffe met à disposition les données des comptes annuels de n’importe quelle entreprise afin de permettre au donneur d’ordre d’avoir accès à une évaluation complète du niveau de solvabilité de l’entreprise sous-traitante.
La mise à mal de la réputation de l’entreprise principale
Au-delà des risques purement économiques, des accusations publiques pour une entreprise sur ses pratiques peuvent mettre à mal sa réputation et lui faire perdre des opportunités commerciales et ainsi subir de sérieux impacts sociaux et économiques... Les entreprises clientes ont donc tout intérêt à avoir recours à des sous-traitants compatibles avec leurs politiques RSE.
Pour assurer une politique d’achats responsables, il est indispensable de manière générale :
- Soutenir les fournisseurs locaux ;
- Régler les factures dans les délais ;
- Renforcer l'égalité des chances ;
- Respecter l'hygiène et la sécurité sur le lieu de travail ;
- Limiter les déchets ;
- Utiliser des ressources de façon responsable et durable.
L’exemple d’AddWorking
L’acquisition d’une solution de gestion des achats de sous-traitance est un moyen efficace de maîtriser l’ensemble des risques fournisseurs. Prenons l’exemple d’AddWorking, cette plateforme permet d’assurer la conformité des donneurs d’ordre et de leurs ressources externes à chaque étape du processus achats et du pilotage de la sous-traitance. Avec AddWorking, les donneurs d’ordre bénéficient d’une excellente connaissance administrative, financière et éthique de leur panel et s’assurent de n’avoir recours qu’à des sous-traitants conformes à leur politique RSE.